VERTAIN d'ANTAN

Ordonnance adressée aux autorités de Vertain par la princesse de Rubempré

Nous Marie Joséphine, comtesse de Lannoy, de la Motterie, née princesse de Rubempré et d'Everbergh, comtesse de Vertain, Vertigneul, Aubigny, Auttreps, Helfaut, baronne de Hact et d'Odeleur, dame d'Altre, d'Eccesselart et du pays de Wastigne, etc, ..., etc, .. étant informée du nombre considérable d'enfants qu'il y a dans notre paroisse de Vertain, nous apprenons avec douleur que malgré les secours qui sont offerts aux pauvres par la Fondation fondée par nos ancêtres, les enfants n'y reçoivent cependant presqu'aucune espèce d'instruction, soit par la négligence de leurs parents, ou autre à les envoyer pour recevoir des instructions et à apprendre à lire et à écrire. Ce que considéré, nous nous trouvons dans la nécessité de vous charger de faire de faire connaître publiquement aux pauvres que nos intentions et celles des fondateurs nos ancêtres, des biens pour les pauvres sont et ont toujours été :

 1°) Que les revenus des biens assignés pour les pauvres, déduit les charges ordinaires, seront distribués aux indigents de bonne vie et moeurs, aux malades et surtout aux vieillards qui sont hors d'état de travailler

2°) que les personnes paresseuses et débauchées, ou de mauvaise conduite, seront privées de toute leur part quelconque qu'elles ont à espérer des biens des pauvres ou du moins d'une partie suivant qu'il paraîtra convenable aux administrateurs

3°) Que les aumônes seront faites en grains, pain ou argent dans les temps les plus malheureux et les plus pressants suivant qu'exigeront les circonstances

4°) Que les parents dont les enfants ne fréquenteront pas assidûment les écoles seront privés d'une partie des aumônes et ceux dont les enfants ne fréquenteront pas les écoles de toutes les aumônes et ce qu'on était dans l'intention de leur donner sera applicable aux plus indigents

5°) Nous imposons à notre maître d'école et à ses successeurs la charge d'instruire tous les enfants des pauvres sur les premiers principes de la religion, de la langue française et l'écriture, principalement depuis le bas-âge jusqu'à 8 ans, pour ses soins il lui sera payé par la Fabrique comme de coutume

6°) Le nombre des enfants des pauvres étant trop considérable, nous chargeons notre chapelain et ses successeurs d'instruire une partie des enfants des pauvres depuis l'âge de 8 ans jusqu'à ce qu'ils auront fait leur 1e communion, le tout gratuitement

7°) Nous chargeons notre sus-dit chapelain et ses successeurs de veiller avec le maire et ses échevins à ce que les écoles soient bien tenues et corriger tout ce qui peut nuire à la décence, à l'hygiène et à la bonne instruction

8°) Nous enjoignons à notre chapelain, maire et échevins, pour exciter l'émulation des enfants qui fréquenteront les écoles de donner à ceux qui feront les plus grands progrès un louis d'or, soit en livres nécessaires, en habillement, chemise, en grain ou en argent, comme les administrateurs le jugeront le plus convenable

Nous enjoignons à notre chapelain, maire et échevins, de surveiller exactement l'exécution de ces présentes

          Fait en notre hôtel , à Bruxelles

                                     ce 14 janvier 1790

                                                      Comtesse de Lannoy

 



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