VERTAIN d'ANTAN


 

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Nouvelle page : Cafougnette en poème
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Sur cette page : la dernière chaumière de Vertain . Merci à Daniel Doison
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           Le poème de Gisèle Houriez

        Mémoire en souvenir                  

     des enfants de Vertain 14-18

Pourquoi donc tant de haine, mais aussi tant de crimes
Pour un peuple innocent que l’ennemi opprime ?
Souvenir immortel d’une guerre effroyable
L’an mil neuf cent quatorze, époque inoubliable


Quatre années de souffrances, de combats sans répit
Nos poilus résistant au terrible conflit
Repoussant les attaques d’allemands déchaînés
En survivant tapis dans de sombres tranchées


Malgré la résistance, nous fûmes envahis
En ce mois d’août terrible dans notre Cambrésis

La bataille fit rage : ce fut une agression

Laissant sur son passage peur et désolation
 

Le monde dut faire face à tous ces geôliers

Et ce fut des centaines, et ce fut des milliers

Prisonniers, déportés, fusillés, disparus

Qui jusqu’au dernier jour s’étaient pourtant battus

 

Même après cent années l’horreur reste présente

Songeant à notre France laissée agonisante

Inclinons nous ce jour et que l’on vive en paix

Pour que le mot de « guerre » soit banni à jamais
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                        LA DERNIERE CHAUMIERE DE VERTAIN 

J’ai habité la dernière chaumière de VERTAIN. Celle-ci était située dans la rue Paul Pavot juste après (en venant du calvaire) l’habitation de Monsieur et Madame RENAUT- HOURIEZ (les parents de Marie-Joëlle BATAILLE).  Elle avait été achetée en 1935 par ma grand-mère paternelle Adèle BRASSELET veuve d’Henri DOISON. Ce grand 'père que je n’ai pas connu avait été chef cantonnier dans les chemins de fer et il avait été tué en 1927 à DOMPIERRE écrasé entre deux wagons qu’il devait  accrocher.
 

Personnellement, je suis né à VERTAIN dans cette même rue en 1936 (dans le logement actuel de Daniel DECAUX. Là, il y a eu un autre malheur : la noyade de ma sœur Marie-Antoinette (18 mois) qui est tombée dans une lessiveuse à moitié pleine. Une voisine l’avait gardée et ma mère en avait profité pour aller mettre sécher du linge au grenier. Ma sœur était revenue pendant ce temps sans que la voisine (je suppose) s’en soit rendu compte….

C’est l’année suivante que nous avons déménagé pour nous installer dans la chaumière et 1938 a vu la naissance de mon frère René….
Pour revenir à notre logement : il ne comportait que deux pièces : une cuisine – salle à manger et une chambre à coucher. Un couloir menait à ces deux salles mais aussi à l’entrée, à la cave, au grenier et au jardin (cf. le plan reconstitué ci-après).

Les murs de la cuisine étaient blanchis à la chaux et le sol recouvert de carreaux rouges comme dans le couloir et la chambre. Un poêle à charbon permettait de cuire les aliments et chauffait la pièce. Le mobilier était très restreint ; une table rectangulaire, une petite armoire et un placard creusé dans le mur protégé par un rideau, plus une étagère pour y pendre les casseroles et un porte – manteau.

La chambre à coucher était tapissée, elle comportait deux lits : un pour les parents qui pénétrait dans une sorte d’alcôve et l’autre pour les deux garçons. Une garde – robe et une armoire occupaient les coins du côté de la rue.

Comme dans la cuisine, un poêle était branché sur la cheminée juste à côté de notre lit. Au centre, une table ronde permettait de recevoir les invités lors de grandes manifestations (par exemple : les communions solennelles de mon frère et auparavant de moi-même).

Aucune salle de bains bien sûr ; on se débarbouillait chaque matin à l’aide d’un bassin disposé dans le couloir juste à côté de la descente de cave ; pas d’eau courante chez nous et nous remplissions des seaux d’eau à la fontaine installée juste en face de la maison mais de l’autre côté de la rue. Pour la toilette hebdomadaire, le samedi, ma mère faisant chauffer un chaudron d’eau et c’est comme cela qu’on se lavait.

Quelques mots de la cave : nous y conservions les pommes de terre récoltées dans le jardin, les carottes et autres légumes mais aussi les bouteilles de petite bière, quelques autres de vin et également le charbon qu’on nous livrait. Cette cave servait en plus de refuge en cas d’orage, ma mère avait tellement peur que le toit de chaume s’enflamme qu’elle nous faisait descendre dans ce sous-sol. Etait-ce vraiment une sécurité ? J’en doute encore.

Le grenier lui, sous la paille avait un plancher grossier recouvert de terre, on s’y hasardait rarement car on craignait d’enfoncer les lames vermoulues. C’est en montant à ce grenier qu’une fois j’ai eu la peur de ma vie : arrivé au milieu de l’escalier, j’ai vu en haut une bête courir  - ça devait être une fouine – j’ai été tellement affolé que je suis tombé à la renverse tête première. Heureusement je ne me suis pas blessé mais j’ai pris la décision de ne plus grimper là-haut.
Derrière l’habitation avait été creusé un puits, il y a très longtemps. On en tirait encore de l’eau mais uniquement pour arroser le jardin. A côté, mes parents avaient fait construire un cabinet couvert d’une planche trouée comme c’était la mode à l’époque. C’était tout le confort dont nous disposions.

J’oubliais, une petite remise qui avait dû être une modeste étable à veaux : nous y élevions des lapins, y rangions notre brouette et les outils de jardin….
Pour revenir à l’intérieur de cette antique fermette, nous ne vivions pas dans le luxe, loin de là. C’est à peine si nous avions quand même l’éclairage électrique : deux lampes, une dans chaque pièce. Pas de cuisinière moderne, ni de machine à laver, ni de réfrigérateur, encore moins de télévision et de téléphone.
Vers mes dix ans, on nous a donné un vieux poste de T.S.F. Quelle joie ! Nous pouvions enfin avoir quelques distractions…. !

Pour conclure et vous prouver que cette chaumière était vraiment très ancienne, à sa démolition vers 1965 j’ai récupéré dans le mur de l’alcôve une pierre de calcaire datée : 1690…
Je pense qu’à VERTAIN, on n’en a pas trouvé de plus vieille.
                                                                       Daniel DOISON
                                                                                                                                                                                                                 Daniel
            

                  

               





 

 






 

 
 



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